le retour d'Arthur

par Arthur Mer 26 Aoû - 0:19

Cavaglia... Enfin il revenait à Cavaglia. Comme ce chateau lui avait manqué, bien plus qu'il ne l'aurai jamais imaginé. Il se souvenait de chaque tour, chaque rempart, chaque porte de la forteresse. Il avait passé presque un mois dans un obscure monastère, il avait envie d'arriver vite, et que tout soit près quand il mettrai pied à terre dans la cour du castel. Le jeune dignitaire se tourna vers les gardes l'accompagnant et fit signe de déployer les grands gonfanons, afin de prévenir qu'il revenait. Au sommet des grandes tours ronde, ses armoiries volaient fièrement au vent.

Arthur éperonna son cheval et se dirigea vers l'entrée principale, traversant d'abord le village, où il sourit à plusieurs personnes, venues l'accueillir et le saluer. Le pont levis grinça en s'abaissant, puis les lourdes portes s'ouvrirent, afin de laisser pénétrer dans la grande cour le maistre des lieux. Arthur descendit de son cheval et observa les toits de son domaine, au-dessus duquel planaient de sombres nuages noirs... Il soupira, il allait pleuvoir...

C'est tout de même bon d'être de retour... lacha-t-il finalement, attendant de voir si quelqu'un était là pour son arrivée...

par **Sally** Mer 26 Aoû - 0:57

[Au village de Cerrione, quelques heures plus tard...]

Ahh, satanée mademoiselle Aélis ! Comme si c'était le moment de l'envoyer, elle, chercher des plantes à tisanes au village ! Alors qu'elle savait très bien qu'elle avait l'herboriste en horreur, et en plus, l'humidité de l'air lui faisait mal à ses rhumatismes (sic ?) !

Ronchonnant, elle remontait la pente qui la menait au Castel, quand la vieille gouvernante se fit alpaguer par un gamin crasseux.

- M'dame Sally, m'dame Sally ! Y'a mon frère qui m'envoie vous dire que vous dites à vot' dame Aélis que l'Sieur Arthur il est rentré à Caglia, j'vous jure, ils l'avions vu passer dans l'village !

Sally ne savait pas vraiment si l'information était une bonne ou une mauvaise chose, mais néanmoins, elle tendit une piécette au mioche qui lui adressa un sourire édenté avant de filer comme s'il avait le diable à ses trousses. Et l'Angloise fit le reste du chemin en pesant le pour et le contre...

Certes, la façon dont Miss Lili se conduisait avec ce gentleman n'était pas très aristotélicienne, mais après tout, elle l'aimait, et elle n'aimait pas la voir broyer du noir... Oui mais en même temps, il était de son devoir de veiller à ce qu'elle n'outrepasse pas le cadre de la bienséance ! Peut-être, mais elle était amoureuse...

Tiraillée par sa conscience, elle regagna les appartements de sa jeune maîtresse. Celle-ci était, comme souvent, assise sur le châssis de fenêtre, un livre qu'elle ne lisait pas dans les mains, occupée à fixer l'horizon... Sally posa les sachets de simples sur une commode qui se trouvait là, et commença à préparer la mixture que la jeune fille devait avaler.

Maugréant, elle lui apporta son bol de faïence, et attendit qu'elle l'aie terminé pour lâcher :

Votre sire est de retour à Cavaglia.

par **Aelis** Mer 26 Aoû - 1:34

La teste faussement plongée dans un livre, Aélis observait le paysage qui s'offrait devant elle : Des paysans qui moissonnaient le blé, et quelques enfants qui cueillaient des fruits au verger. Elle n'entendit d'abord pas les pas de sa vieille Sally qui remontait les escaliers en soufflant comme un bœuf. Appuyant son index contre la vitre de verre, elle le laissa glisser un peu, avant d'apposer la totalité de sa main sur la fenestre. Elle étouffait icelieux, mais ne pouvait évidemment pas sortir. C'était contraire aux prescription d'Iasvana, et sa dragonne de gouvernante s'appliquait à les respecter à la lettre.

Ce fut le son du bol sur le marbre qui recouvrait la commode qui fit prendre conscience à la rêveuse qu'elle avait de la compagnie. Sally vint lui apporter son habituel remède, qu'elle avala -comme toujours- sans broncher, malgré l'amertume. Aélis s'apprestait à repartir dans la contemplation de l'extérieur, quand la voix fatiguée de la vieille angloise lui parvint aux oreilles.

Votre sire est de retour à Cavaglia.

Elle n'en croyait pas ses oreilles, tant la surprise était grande.

Quoi ?! Arthur est là ? Ne pouvais-tu pas me le dire plus tost ? Vieille rosse que tu es, je te ferai battre pour tant de lenteur !

Souvent, la demoiselle Maledent menaçait, mais jamais elle n'allait plus loin que les simples paroles. Et depuis tout ce temps, Sally le savait, et se contenta de hausser les épaules en bougonnant. Soudain sortie de sa mélancolie, Aélis se leva d'un bond, et reposa le bol à l'endroit où elle était assise précédemment.

Et bien ? Qu'attends-tu ? Vas me chercher une robe qui soit montrable, allez !

Et la gouvernante repartit dans ses ronchonnements, mi-anglois mi-françois, tandis qu'Aélis se précipitait derrière son paravent pour oster la robe qu'elle portait. Et tout ce qu'il y avait en dessous, par la mesme occasion, pour revestir sa nouvelle chemise de corps, et passer par dessus un corset.

Allez, Sally ! Serre plus fort, enfin ! Je ne dois plus pouvoir respirer qu'avec difficulté, j'en suis loin !

Celle-ci répliqua qu'au vu de la taille de mademoiselle, grandement amaigrie par la maladie, il serait difficile de serrer plus, mesme si elle le voulait... Puis elle l'aida à passer sa robe, qui flottait un peu par endroits. Néanmoins, Aélis parut satisfaire du reflet que lui renvoyait le miroir. Ensuite, elle s'assit à sa coiffeuse, et laissa Sally lui tresser les cheveux, les rouler en un chignon sur sa nuque, et lui ceindre le front d'un mince ruban...
Et une fois ceci fait, elle se rua dans les escaliers, avant que Sally n'aie le temps de s'interposer, et quelques instants plus tard, elle se retrouva sur le dos de Santiago, à galoper en direction du castel d'Arthur. Bien évidemment, il se mit à pleuvoir, et notre cavalière se retrouva bientost plus trempée qu'une souche.

Le pont-levis était ouvert, la herse relevée... Elle les franchit gaiment, et confia sa monture au premier domestique qui passait par là, puis avança jusqu'à la porte, leva le poing pour cogner contre le battant... Mais n'en fit rien. Pourquoi était-elle venue ? Elle n'avait pas été invitée... Tournant le dos à la porte, elle fit un pas en avant, pour croiser son reflet dans une flaque d'eau. Malgré la pluie qui continuait de lui ruisseler jusque dans le dos, elle resta un instant pantoise devant cette apparition. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-mesme... Grandement affaiblie par sa maladie, elle ne remarquait que ses yeux cernés, ses joues creuses... Rageusement, elle tapa du pied au milieu de cette flaque qui n'avait pourtant rien demandé à personne. Habituellement, elle se serait mise à pleurer, mais depuis un certain temps, les larmes ne voulaient plus franchir ses paupières. Tournant les talons, elle partit en courant, et alla se réfugier entre les racines d'un gros chesne qui poussait non loin de là. La teste dans ses mains, elle pensait, pensait encore, et ressassait les derniers évènements, s'en voulait de sa stupide réaction, mais sans pour autant retourner vers Cavaglia.

par Arthur Ven 28 Aoû - 17:01

La pluie avait commençait à tomber sur les terres de Cavaglia, personne ne savait combien de temps elle allait durer, mais vu sa puissance elle ne manquerait pas de s'éterniser, c'était quasiment sûr et certain. Le jeune seigneur de Cavaglia avait pénétrer dans le castel d'un pas vif et donner des ordres afin qu'un bon repas chaud l'attende dès qu'il se serait changer et mit à l'aise. Il monta dans ses appartement et retira sa tunique de voyage pour passer une belle tunique azur, ornée de ses couleurs sur la poitrine. Les premiers froids commençant il décida de passer sur ses épaules une bonne cape or, afin d'être en accord avec Cavaglia. Une fois cela fait il se rendit à le fenêtre afin de pouvoir observer son domaine, qu'il chérissait. malgré la pluie battante il aimait le paysage qui s'offrait à lui: les champs, les forêts, les prairie, où s'épanouissait la faune, qu'il chasserait sans doute bientôt. Son regard tomba sur le pont toujours abaissé et sur le chemin qui y menait; un peu sur la droite de celui-ci se dressait, fier et droit, un énorme chêne. Une tache de couleur entre les racines attira l'oeil du garçon. Il plissa les yeux et crut apercevoir une forme recroquevillée, sans doute une femme. Que faisait-elle donc icelieu, par ce temps? Pourquoi ne pénétrait-elle point dans le village ou ne demandait-elle point l'hospitalité au château?

Arthur appela un sergent de la garnison et lui dit, d'une voix douce, mais ferme:

Sergent, vous voyez cet arbre, ce grand chesne au bord du chemin? Très bien c'est parfait. Alors vous allez prendre deux de vos compagnons et vous y rendre. J'ai l'impression qu'une pauvre âme est en train d'y dépérir. Faistes tout vostre possible pour que cette personne vienne se réfugier icelieu le temps que l'orage se calme. Compris? Parfait. Rompez!

Le jeune seigneur observa son homme partir en courant dans les couloir puis sortit lui-même de ses appartement pour se rendre dans la salle à manger. Une énorme table avait été dressée, un gigantesque repas l'attendait dessus. Arthur claqua des doigts, on lui apporta une coupe de vin rouge, qu'il sirota, debout, à côté de la cheminée, attendant que son sergent vienne lui faire son rapport...

par **Aelis** Ven 28 Aoû - 19:42

Les minutes s'écoulaient lentement. A présent, l'eau avait pénétré tous ses vestements, et elle tremblait de tous ses membres. Pourtant, il n'était point encore temps de se lever, et elle n'en avait aucune envie. Sa teste appuyée sur le tronc, elle écoutait la pluie tomber. Elle aimait le bruissement des gouttes contre les feuilles de cet arbre majestueux. Encore et toujours, elle pensait à ce sujet qui l'obsédait, et qui occupait continuellement ses pensées... Quand allait-elle mourir ? Et que verrait-elle après la mort ? Qu'allait-elle manquer, sur Terre ? Beaucoup de choses, sans doute, trop de choses ! Elle ne voulait pas partir, pas maintenant. Elle avait beau tenter de se résigner, l'avenir lui semblait tellement plein de promesses que le fait de songer qu'elle allait devoir tout quitter la mettait en colère. Rageusement, elle arracha une touffe d'herbe, et la lança un peu plus loin.

Relevant la teste, elle nota trois silhouettes qui avançaient dans sa direction. Que lui voulaient-elles ? Elle avait parfaitement le droit d'estre ici, et ce n'étaient pas ces trois manants qui la feraient bouger, foy de Maledent ! Mais ils s'approchaient toujours, et la jeune fille nota, avec une pointe d'inquiétude, les épées ceintes à leurs tailles. Que portaient-ils ? Un uniforme ? Des gardes, il ne manquait plus que cela !

On peut savoir ce que tu fais ici ?

Cela ne se voit pas ? Rien, je ne fais strictement rien, mis à part penser. Et je ne vous permet pas de me tutoyer.

Mais pour qui elle se prend, la petite demoiselle ? Allez, suis-nous.

Non.

Messieurs ! Attrapez-la et amenez-la à l'intérieur !

Non !

Mais ils n'eurent cure de son refus, et deux des gardes l'empoignèrent sous un bras, tandis qu'elle se débattait comme une diablesse. Ses pieds ne touchaient plus le sol, et ils la soulevaient comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une plume, mesme avec ses habits détrempés. Et elle avait beau leur crier de la laisser en paix, ils ne laschaient pas prise, et manifestement, la conduisaient vers l'intérieur du chasteau. Sans doute allait-elle terminer sa journée dans les geosles de Cavaglia... Et elle ignorait pourquoi !

Laschez-moi, où je vous jure que vous allez le regretter ! Reposez-moi par terre, tout de suite ! C'est un ordre, messieurs ! Laissez-moi tranquille, au nom du ciel ! La plaisanterie a assez duré, il suffit ! Je veux rentrer chez moi, vous ne pouvez vous y opposer ! Par Aristote, fichez-moi la paix !

Elle venait de hurler ceci, quand le premier des gardes ouvrit la porte. Une table recouverte de victuailles était dressée, et il était là, appuyé sur le manteau de la cheminée... Un verre de vin à la main... Les deux soldats la laschèrent.

A... Arthur ?!

Elle en perdait son latin. Immanquablement, elle venait de gascher leurs retrouvailles, en hurlant comme une marchande de poisson et en se donnant en spectacle, comme à sa triste habitude. Pourquoi avait-il fallu qu'elle se comporte de cette manière ?! Effarée, elle tourna les talons et s'en fut en courant, n'ayant désormais plus qu'une envie : Celle de fuir loin, très loin d'ici.

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