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Mélancolie

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Mélancolie Empty Mélancolie

Message par Aelis Ven 25 Déc - 23:33

Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas
De ta première ride, de nos mauvais choix,
De la vie qui nous baise, de tous ces marchands d'armes,
Des types qui votent les lois là bas au gouvernement,
De ce monde qui pousse, de ce monde qui crie,
Du temps qui avance, de la mélancolie,
La chaleur des baisers et cette pluie qui coule,
Et de l'amour blessé et de tout ce qu'on nous roule,
Alors souris.


Saint Noël. Blanc. Un sapin, dans la grande salle de Cerrione, et trois cadeaux sous la ramure. Trois malheureux cadeaux, et l'ange au sommet qui semble la narguer. Deux sont pour Louise. De la part d'Aélis. Une poupée, une jolie poupée au visage figé dans un sourire éternel. Des cheveux tout blonds, comme ceux de la petite fille. Et dans l'autre, un poney en bois, réplique de celui, bien réel, qui attendait l'enfant dans les écuries de Cerrione. Louise l'avait tout de suite baptisé "Croûton". Il serait encore temps de lui changer de nom plus tard. Et le dernier paquet n'était en fait qu'une feuille roulée et nouée par un joli ruban rouge. De Louise, pour Maman Lili. Un dessin, qui représentait toute la "famille". Tante Mélie avec son bébé dans son ventre, cousin Adrien, oncle Louis qui est avec le Ristote, Maman Lili, Louise, tante Isys, Violette, Paul, oncle Erwin Barbu et Arthur. Et sous les ordres le Louise, les prénoms avaient été écrits en dessous de chaque portrait par la main de Marie, l'intendante de l'orphelinat.

Forcément, Aélis avait joué la comédie de l'allégresse. C'était le premier vrai Noël de Louise, pour rien au monde elle ne lui aurait gasché parce qu'elle était encline à la mélancolie. Mais dès que la petite eut regagné sa chambre, cela en fut fini du masque souriant appliqué sur le visage de la Dame de Cerrione. Et comme son castel lui donnait l'impression d'étouffer, elle manda Marcello pour qu'il lui fasse seller son cheval, posa sa cape fourrée sur ses épaules, et s'en fut, dans la semi-obscurité, et le soir qui tombait déjà.


Dans 150 ans, on s'en souviendra pas
De la vieillesse qui prend, de leurs signes de croix,
De l'enfant qui se meurt, des vallées du tiers monde,
Du salaud de chasseur qui descend la colombe,
De ce que t'étais belle, et des rives arrachées,
Des années sans sommeil, 100 millions de femmes et
Des portes qui se referment de t'avoir vue pleurer,
De la course solennelle qui condamne sans ciller,
Alors souris.


Au galop, à travers forests et champs. Elle ne retient ni ne dirige sa monture, la laissant aller où bon lui semble. La brave beste, qui connait sa maistresse, et surtout ses trajets usuels, la conduisit directement à Bielle. Quand elle distingua les formes du Castel de Mélie, elle fit dévier la trajectoire de Santiago. Nulle envie de se retrouver en compagnie d'autres humains. Ils bifurquent vers le lac, et Aélis attacha son destrier à la branche la plus basse d'un sapin. Puis elle se dirigea vers la rive, et boum, se laisse tomber, assise, dans la neige, après avoir un instant hésité à se jeter dans l'eau glacée.

Et dans 150 ans, on n'y pensera même plus
A ce qu'on a aimé, à ce qu'on a perdu,
Allez vidons nos bières pour les voleurs des rues !
Finir tous dans la terre, mon dieu ! Quelle déconvenue.
Et regarde ces squelettes qui nous regardent de travers,
Et ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre,
Il leur restera rien de nous, pas plus que d'eux,
J'en mettrais bien ma main à couper ou au feu,
Alors souris.


Et ses mains sans gants, elle les enfonça dans la neige vierge. Aussi vierge qu'elle. Stupide neige. Et des mains qui reviennent se poser sur sa jupe. A l'intérieur, quelques cailloux. Elle ne sentait plus ses doigts, ni ses pieds, mais cela n'avait pas vraiment d'importance. Le vent d'hiver se levait, elle se leva en mesme temps que lui. S'approchant juste au bord du lac, elle s'accroupit, et commença à lancer ses cailloux dans l'eau glacée. Pour faire des ricochets. Cette nuit, l'eau gèlerait. Et à chaque ricochet, c'est une tracasserie qu'elle envoie promener dans les profondeurs de l'onde noire.
Les propositions indécentes. Plouf.
La mort d'Iasvana. Plouf.
Son mariage qui n'arriverait jamais. Plouf.
Son sentiment d'incompétence notoire. Plouf.
L'absence d'Arthur. Plouf, plouf et plouf.

Et dans 150 ans, mon amour, toi et moi,
On sera doucement, dansant, 2 oiseaux sur la croix,
Dans ce bal des classés, encore je vois large,
P't'être qu'on sera repassés dans un très proche, un naufrage,
Mais y a rien d'autre à dire, je veux rien te faire croire,
Mon amour, mon amour, j'aurai le mal de toi,
Mais y a rien d'autre à dire, je veux rien te faire croire,
Mon amour, mon amour, j'aurai le mal de toi,
Mais que veux-tu ?...


Plus de cailloux. Elle se relève, et marche vers le sapin où elle a laissé Santiago. Pose sa main ankylosée sur le tronc... Et non... Finalement, sa tristesse n'est pas partie avec les ricochets. Le long du tronc, elle s'effondre, au sol, se roule en boule.
Des larmes salées roulent le long de ses joues.
Elle veut tant de choses... Les désire mesme avec tant de force qu'elle les croit susceptibles de se réaliser. Se sentir aimée, en priorité. L'amour de ses sœurs et de sa fille ne lui suffisent plus, depuis qu'elle a gousté aux joies de l'amour d'un homme. Elle voulait estre embrassée, et serrée dans des bras aimants, un peu plus souvent. Pas plus. Inutile de chercher des substituts dans d'acharnées études, ou dans une dévotion complète à telle ou telle cause... Elle le savait, à présent. Elle était sur terre pour aimer Arthur. Et si possible, pour estre aimée en retour. Et elle sentait ses chances de félicité s'amenuiser de jour en jour. Elle en mourrait, peut-estre. C'était en tout cas la mort qu'elle aurait voulu avoir.
Et blottie contre son arbre, elle continuait à songer, et à sangloter, espérant à présent croiser quelqu'un qui sècherait ses larmes. Au moins pour quelques heures. Là, la joue contre l'écorce, et réchauffée par le souffle chaud de l'animal.
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Message par Arthur Sam 26 Déc - 2:28

Cavaglia... Le chateau était fort sombre en cette nuit du 25 Décembre, nul flambeau sur les murs, nul chant dans la cours. Au pied de l'édifice de pierre on entendait les mélodies et les rires provenant du village, mais derrière la muraille de pierre, derrière les hautes tour au sommet desquelles flottaient les gonfanons du maitre des lieux, indiquant sa présence, rien ne semblaient se passer... Le château était comme mort, une grande carcasse sans vie, ou à la rigueur agonisante, sur sa crète.

Arthur avait ordonné que nul banquet ne soit tenu en sa présence, que le château reste dépouillé. Il n'avait nulle envie de fêter la Saint Noël. A quoi bon? Il était encore loin de son aimée, encore... encore... encore... Il ne supportait plus de ne plus la voir, et l'idée de la faire souffrir... Il fallait faire quelque chose, remédier à la situation, et ceci rapidement, sans quoi il allait les détruire, tout les deux. Un soupir dans la nuit, puis un claquement de doigt sec. Le serviteur assoupi contre le mur, à côté du bureau se leva aussitôt et s'inclina devant son maître, avec respect et déférence, avant de demander d'une voix chancelante:


Vostre Seigneurie désire quelque chose? Du vin? De la nourriture? Des fill...

Silence, le coupa Arthur avec force. Apprend à rester à ta place et à ne pas me faire de remarques déplacée, ou la prochaine fois je te promet une jolie petite ballade au bout d'une corde! Je suis fidèle à une personne et ceci tu devrais le savoir, sombre imbécile!

Oui... je... excusez-moi vostre seigneurie... Je...

Silence. Au lieu de me casser les oreilles avec tes excuses, va plutôt me faire préparer un cheval et une petite escorte, avec flambeau!

Bien vostre seigneurie, tout de suite vostre seigneurie.


Arthur observa le serviteur sortir en courant, l'air désespéré. Il allait vraiment falloir qu'il lui apprenne à tenir sa langue, sinon son système nerveux n'allait plus le supporter bien longtemps. Il se repencha sur sa lecture, attendant qu'on lui annonce que ses ordres avaient été exécutés. Il voulait sortir, partir, vite... Il était encore tôt, il voulait voir le lac, sentir l'eau sous ses pieds nus, malgré la température polaire. C'était insensé, mais il le voulait. Un vieux domestique vint le chercher. Le jeune garçon se leva de son siège, le repoussa contre son bureau.

Met moi ma tenue d'hivers rouge, ordonna-t-il.

Une fois changé, tout vêtu de rouge de pied en cape, il sortit. Trois hommes, avec flambeaux l'attendaient, à côté de son propre cheval. Il monta sans même leur accorder un regard puis fit signe qu'on ouvre les portes du castel. Les huis grincèrent sur leurs gonds durant l'opération, puis les ventaux s'encastrèrent dignement dans leur niche. Il partirent alors au galop, direction le lac.

Il fallut du temps pour y arriver, de très longues heures, mais finalement ils y parvinrent. La lune se reflétait merveilleusement dans l'eau cristalline et semi-givré du lac. Au grand galop il poussa son cheval sur les berges, des gerbes d'eau volaient de partout, dans un bruie assourdissant. L'astre de la nuit rendait les flambeaux presque inutiles ici, les hommes gênaient d'ailleurs Arthur plus qu'autre chose, mais il ne voulait pas courir de risque: mourir aurait sans doute détruit le coeur d'Aelis... il ne le voulait pas. Il accéléra encore.

Puis une forme indistincte apparut au bord du lac, contre un arbre. Il y avait un cheval, c'était certain. Que faisait un cavalier seul au lac cette nuit-là? Arthur tira sur les rênes, son cheval se cabra alors avec un hennissement strident et manqua de peu de la désarçonner. Les soldats stoppèrent eux-aussi leur course, les sourcils froncés. Le seigneur, au pas, se dirigea vers l'individu, à environ 5 mètre il reconnu le corps d'une femme, aussi mit-il pied à terre. D'un pas lent, soupçonneux, il s'approcha encore. Choc! Aelis!!! Que faisait-elle ici???


A... Aelis? Parvint-il finalement à articuler. Toi ici? MAis? Par le Très Haut qu'as-tu? Il fait froid et c'est dangereux... et... Ho... Aelis!

Il fonça sur elle pour le serrer dans ses bras, larmoyant de bonheur de la voir ce jour-là. Peut-être existait-il finalement des miracles pour la Saint Noël...
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Message par Aelis Sam 26 Déc - 16:44

Des bruits de sabots qui résonnent, malgré la neige. A cette heure-ci ?!
Elle se relève, essuie ses yeux. A sa ceinture, une dague est accrochée. Elle se souvient de la dernière fois qu'elle est venue icy. Cet arbre d'ailleurs... Ne serait-ce pas celui... ?
Brusquement, elle s'en détache. Empoigne la dague fermement, mais la cache derrière son dos.

Un des chevaux se cabre, en hennissant. La jeune Dame plisse les yeux, cherchant à distinguer plus clairement le nombre d'hommes présents. Le cavalier en teste avance encore, puis met pied à terre...

La Lune n'était pas de son costé. Il devait à présent réussir à la distinguer, alors qu'elle ne le pouvait pas encore.

Voilà qu'elle se met à trembler. De froid, de peur. Aurait-elle la force de tuer, s'il s'en prenait à elle ? De toute manière, elle n'en ressortirai pas vivante, vu le nombre de compagnons qu'il avait et qui le vengeraient...

A... Aelis?

Non. Pas possible. Hallucination auditive. Que ferait Arthur, en pleine nuit, au lac de Bielle ?

Certainement... La mesme chose qu'elle.

Serait-ce une lueur d'espoir ?


Toi ici? MAis? Par le Très Haut qu'as-tu? Il fait froid et c'est dangereux... et... Ho... Aelis!

Nouveau tremblement, plus irréel. Elle lasche sa dague, qui tombe à ses pieds, dans la neige. Arthur est là...
Ses sanglots reprennent, entrecoupés d'éclats de rire. Il court jusqu'à elle, et Aélis n'a plus qu'à ouvrir les bras pour qu'il soit là, tout près d'elle...

L'enfermant dans son étreinte, elle enfouit directement sa teste dans son cou, juste pour respirer son parfum, et s'assurer qu'il était bien réel, que ce n'était pas un resve...

Ce n'en était pas un.

Alors tout doucement, elle releva la teste, et apposa ses lèvres contre les siennes. Un long baiser passionné, celui dont elle resvait depuis des jours et des jours.

Elle voudrait que ce moment dure des jours. Eux, toujours enlacés, et elle qui lui glisse à l'oreille :


Joyeux Noël, mon Amour...
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