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La fin

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Message par Louis1er Dim 11 Oct - 9:18

Sous une lumière blafarde
Court, danse et se tord sans raison
La Vie, impudente et criarde.
Aussi, sitôt qu'à l'horizon

La nuit voluptueuse monte,
Apaisant tout, même la faim,
Effaçant tout, même la honte,
Le Poète se dit : " Enfin !

Mon esprit, comme mes vertèbres,
Invoque ardemment le repos ;
Le cœur plein de songes funèbres,

Je vais me coucher sur le dos
Et me rouler dans vos rideaux,
Ô rafraîchissantes ténèbres ! "


Charles Baudelaire, les fleurs du mal



Il y avait comme un manteau blanc dans le ciel. Signe avant coureur de l’arrivé de la neige. Le vent du nord soufflait depuis quelques jours déjà. La température était bien fraiche se matin. Et lorsque l’on respirait un long nuage vapaureux sortait de la bouche. Que dire de plus sur cette journée qui commençait, pas grand-chose justement, du moins pour le moment.

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Message par Aelis Dim 11 Oct - 13:38

Notre vrai tombeau n'est pas dans la terre, mais dans le cœur des hommes. ( Proverbe Iranien )

Aélis fut réveillée aux aurores par une petite boule de cheveux blonds qui s'était glissée dans son lit. Louise venait de faire un cauchemar, et réclamait un caslin de Maman-Lili. Alors elle l'avait longuement bercée contre son cœur, mais quand l'enfançonne fut endormie de nouveau, impossible pour sa mère adoptive de fermer l'œil. Elle se résolut donc à se lever, entamant une journée qu'elle pensait estre banale. Elle sonna pour qu'on lui remplisse un bain, et en attendant mangea sa traditionnelle tranche de brioche à la confiture. Puis après s'estre débarbouillée vint l'heure de se vestir. Et comme elle n'était point tellement en joie, par rapport à la "nouvelle" que Louis leur avait annoncé il y a quelques semaines de ça à Bielle, elle ne portait depuis que des couleurs foncées, mais point de noir. Sa façon à elle d'exprimer sa tristesse. Alors pour aujourd'hui, ce fut une longue robe prune, toute simple, sans fioritures.

Puis elle alla réveiller Louise, qui ronchonna un peu, avant que Maman ne lui promette une balade à cheval jusqu'à Bielle. Elle réussit donc à habiller la petite sans qu'elle fasse trop d'histoires, et même à passer un coup de brosse à cheveux dans sa tignasse bouclée, toute emmeslée de la nuit passée. Puis Aélis couvrit sa fille d'une épaisse cape de laine, et noua son écharpe de soie blanche autour de son propre cou avant de faire de mesme. Puis mère et fille descendirent les escaliers en courant, malgré les vociférations de Sally, et la grande s'installa en amazone sur sa selle, avant d'asseoir la petite devant elle, comme un homme. Et Aélis lança Santiago, au galop vers Bielle, tandis que Louise partait dans un éclat de rire.
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Message par pygaer Dim 11 Oct - 17:45

Les morts, en vérité, sont heureux. Ils se sont débarrassés de leur encombrante carapace: leur corps. Les morts ne pleurent pas, ce sont les survivants qui pleurent les morts. Est-ce que les hommes ont peur de dormir ? Bien au contraire, le sommeil est recherché et, à son réveil, chacun dit qu'il a bien dormi. On prépare soigneusement son lit pour bien dormir. Or le sommeil est une mort temporaire; la mort est un sommeil prolongé. Puisque l'homme meurt ainsi tandis qu'il vit, il n'a pas besoin de pleurer le décès d'autrui. Notre existence est évidente, avec ou sans corps physique, dans l'état de veille, le rêve ou le sommeil sans rêve. Alors pourquoi vouloir rester enchaîné dans le corps. Que l'homme trouve son Atman, son Soi immortel. Alors il pourra mourir, devenir immortel et heureux.

Ramana Maharshi, (1879-1950), philosophe et mystique hindou, Hindouisme

Pygaer se leva de bonne heure. Regardant à l'extérieur, il constata que le temps était comme son humeur... maussade. La nuit avait été agitée, son sommeil entrecoupé de longues périodes de réveil... Il se sentait mal, un sentiment lui pesait sur les épaules

Ce n'était pas la première fois que Pygaer se sentait ainsi. En fait, cette sensation désagréable le suivait maintenant depuis plus de deux mois: un sentiment d'impuissance, de vide, d'abandon, de colère aussi... Ce sentiment s'était accru lorsqu'il avait appris pour Louis... Depuis lors, une barre lui pesait sur la poitrine, son esprit était rempli de questions sans réponse. Même la rencontre avec Ana n'avait pu lui rendre le sourire. Pourtant, ils étaient devenus les meilleurs amis du monde... mais ce funeste sentiment lui restait collé aux basques


Soupirant, Pygaer se leva, procéda à ses ablutions et se vêtit. Il se prépara à vivre une nouvelle journée maussade, banale et inintéressante, une de plus....

En sortant de sa chambre aux domaines, il salua au passage les quelques personnes déjà levées, fila aux cuisines pour se faire préparer un déjeuner. Une fois servi, il se mit à table mais... n'arriva pas à avaler une bouchée.

Dégoûté, il poussa la nourriture devant lui, se leva et sortit, la tête emplie de questions... toujours sans réponses d'ailleurs

Il sortit du chateau principal et se rendit à la garnison.

Le ciel était bas, gris, les nuages lourds, épais, remplis de neige bougaient très lentement. Il regarda le ciel pendant un instant puis soupira.


"Encore une journée morne et banale" se dit-il, "Bielle est bien triste pour l'instant. Me demande comment vas Louis..."

Encore une question, encore une question sans réponse. La tête basse, il se dirigea lentement vers la garnison


Dernière édition par pygaer le Dim 11 Oct - 18:13, édité 2 fois
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Message par Iasvana Dim 11 Oct - 17:54

Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l'homme, ce n'est pas la mort, mais la crainte de la mort ? (Epictète)

Depuis environ deux semaines, la miresse, médicastre ou médecin, selon les usages et les gens qui l'appelaient, dormait au chastel des Ducs. Elle n'avait rien demandé, elle avait retrouvé sa petite pièce fétiche, toute de poussière emplie, qu'elle avait habitée le jour de la naissance de l'héritier de Bielle.
La femme dormait dans une position foetale bien enfantine, que l'on retrouvait d'ailleurs chez sa fille, toute pelotonnée contre sa mère endormie. Un souffle de froid passa par la fenestre mal fermée. La petite frissonna, ce qui éveilla sa mère.

La Signora resta un moment immobile, les yeux ouverts, à penser à tout et à rien. Doucement, elle finit par se lever, reposant la couverture trouée sur Sélène.
Elle se vestie d'une robe simple, jaune poussin, comme elle en voulait lancer la mode : après tout, pourquoi revestir la tristesse lorsqu'elle habitait le cœur ? C'était prétentieux que de penser qu'untel était plus triste que soit à cause d'un vestement...
Et puis, de toutes façons, elle n'avait point d'autres hardes. Le débat était clost.

Elle se coiffa et ceintura sa taille pour parfaire sa mise. D'ailleurs quand sa fille s'éveilla, elle n'eut qu'a délacer son corset pour nourrir d'amour la petiote.

Enfin, bien décidée à prendre un vrai repas cette fois (ce qui lui avait été refusée depuis un moment, tant elle se trouvait d'autres occupations, toujours...), elle se dirigea vers les cuisine, sans avoir oublier sa poche de médecine : elle devait préparer quelques remèdes pour le réveil de Louis, comme ils en avaient pris l'habitude...

De dos, au bout du couloir, elle cru reconnaistre Pygaer. AMis elle ne l'interpella pas, toute ses pensées dirigées vers un déjeuner mérité.
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Message par Eloëdyn Dim 11 Oct - 20:41

"L'homme qui est resté longtemps absent et qui revient de loin sain et sauf, ses parents, ses amis, ses alliés lui souhaitent la bienvenue quand il arrive. Il en est de même de l'être qui a fait le bien; lorsqu'il s'en est allé de ce monde dans l'autre, ses mérites l'accueillent comme des parents un être cher à son retour. " Khuddaka Nikaya

Les lueurs de l'aube n'étaient pas encore la quand il se leva de sa couche. Prenant le reste d'une miche de pain qui traînait envelopper dans une toile sur la table. Il mangea celle-ci tout le long de son voyage vers les remparts.

Comme à son habitude, il passait parmi les hommes placés sur les remparts, discutant, demandant si tout se passait bien.

La veille, suite à l'approche froide et dur du vent et de la saison froide, plusieurs braseros étaient disposés à certain endroit du rempart ou les gardes pouvaient, tout en surveillant, puiser un peu de chaleur.

Plus d'une heure plus tard, ses pas le dirigèrent vers le bâtiment de la garnison, où il le savait l'attendait les sergents pour leur distribuer les consignes de la journée.
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Message par Chartres Dim 11 Oct - 22:35

La mort ne surprend point le sage : il est toujours prêt à partir.
Jean de La Fontaine


Chartres ouvrit toutes ses fenêtres, aéra sa maisonnette, s'affairait de droite et gauche. Quand elle eut terminé, elle referma les fenêtres, et arrivée à la dernière se pencha dehors, regarda le ciel, huma l'air frais et frissonna....brrr ! On dirait que la neige s'annonce ! se parla t-elle à elle-même.
Puis elle fila aux écuries avec la ferme intention de tout nettoyer, brosser et nourrir les chevaux. Quand elle arriva, elle sentit tout de suite que ses bêtes étaient agitées, très agitées...allons, allons mes tous beaux, tout doux, là, tout doux....! Une question lui effleura l'esprit...qu'avaient-ils donc ce jourd'hui ??? L'hiver, la neige, le froid.....?
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Message par Louis1er Lun 12 Oct - 13:00

Ce fut le froid qui me réveilla se matin de bonne heure. J’avais passer une nuit douce et remplie de rêve au côté de mon épouse. Qu’il était bon de l’avoir à mes côtés.

Je me levais encore nu, je fourrais des brindilles dans le cheminée, et deux trois morceaux de bois de bonne taille et allumais le tout. Une fois le brasier bien prit je plaçais trois buche à l’intérieur. Je restais là un long moment à contempler le feu. J’avais remarqué une marque sur le dos de ma main.

Je remarquais pour la première fois distinctement celle-ci :


La fin Symbole_chinois_19

Je me retournai pour voir mon épouse doucement sortir de son sommeil. Quand à moi j’avalais ma potion qui avait fait des miracles jusqu’à présent. Iasvana était un médecin hors paire et grâsce à elle j’en avais presque oublié les douleurs et malaise que mon état aurait du me donner.

Je me levais et m’habillais. M’approchais du lit pour déposer un tendre baisé sur le front de ma belle. J’avais encore beaucoup à faire ce matin et il était grand temps de se mettre au travail.


Passe une belle matinée ma douce Mélisende. Nous déjeunerons ensemble si ton emploi du temps te le permet.

Je sortis de la pièce, direction la salle d’arme. La je trouvais Eloëdyn et Pygaer en pleine discussion... Une fois leur rapport fait je me rendais aux jardins ou je trouvais Neocor pour une discussion. Il était grand temps de se confesser.

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Message par neocor Lun 12 Oct - 19:32

L'archevêque était au Domaine depuis plusieurs jours... En son grand âge, il savait que le temps n'existait pas, et que l'homme le rythmait à sa manière afin de donner quelque cohérence à sa vie terrestre... A bielle, il avait plaisir à bavarder avec les soldats et les domestiques, ne manquant jamais de leur rappeler le droit chemin et de les encourager à la prière...

Il passait son temps à lire des hagiographies ou à prier à la Chapelle... Ce jour-là il eût l'envie de regarder l'étendue de la création du Très haut et son regard se portait vers le ciel, à l'endroit où celui-ci lui paraissait le plus lumineux... Peine perdue, un vent d'altitude avait aggloméré les nuages et ceux-ci avaient fini par se concentrer en une couche laiteuse qui semblait avoir abaissé le ciel jusqu'à la cime des arbres...

Vétu de sa bure et d'une veste en peau de mouton, il songeait à l'éternité et à tous ceux qu'il retrouverait lorsqu'Aristote le rappellerait. Il sortait un crouton de sa poche quand il aperçut Louis tout près de Lui... au même instant, le ciel resta comme suspendu puis quelques flocons epars commencèrent à tomber...


Alors, mon ami, mon Fils, comment te sens-tu aujourd'hui ?
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Message par Chartres Lun 12 Oct - 20:50

Chartres se mit à flatter l'encolure des chevaux La fin Mini_091012075137966925 histoire de les calmer....puis, elle commença par nettoyer les box La fin Mini_09101207532433477, enfin elle put les abreuver et les nourrir...A tour de rôle elle les brossa et s'occupa d'eux....sait-on jamais si Louis ou quelqu'un d'autre avait l'idée d'avoir besoin de sa monture, celle-ci serait fin prête !
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Message par Anabase Mar 13 Oct - 0:48

Le soleil et le froid créaient une ambiance qu'Anabase aimait par dessus tout. L'éclat de la lumière avec la morsure de l'air.
Elle serra son mantel autour de son cou, et s'échappa tranquillement de chez elle pour aller flaner sur les remparts, les instants qu'elle vivait à Bielle lui serraient la gorge.
Elle gravit les marches avec facilité, mais les joues trouvèrent une légère coloration quand elle arriva enfin tout en haut des coursives.
La vue, et l'aisance de respirer si haut perchée lui fit tourner un peu la tête.

Tout semblait calme, tout semblait presque iréel.
Les bruits de la ville montèrent peu à peu jusqu'à elle, les charrettes et leurs grincements désagréables, les piaffements des chevaux impatients, les cris d'ordre. La vie.

Des flocons la surprirent à cet instant ... l'hiver serait là sous peu dans ses belles montagnes avec la neige immaculée. Elle sourit comme un enfant l'aurait fait à la promesse de bonnes batailles bien rangées.
Trois pas plus loin, son sourire s'effaça ... les instants étaient précieux. Les lendemains incertains.
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Message par Louis1er Mar 13 Oct - 10:05

J’étais heureux ce matin, en paix avec moi-même. La veille j’avais eu l’assurance qu’Eddo veillerais toujours sur ma famille, je savais qu’il en serait de même pour Pygaer et Anabase. Je gagnais les jardins de Bielle, la m’attendais Monseigneur Neocor.

Alors, mon ami, mon Fils, comment te sens-tu aujourd'hui ?

Simple accolade à un ami, un ami qui fut toujours là pendant les pires et les bons moment de ma vie.

Je vais bien Neocor, très bien même, je pensais souffrir le martyr, mais Iasvana et Ywenieth on fait des miracles.

Sourire.


Il est grand temps je pense que je te confesse ma vie, mes pêchers et ma souffrance, mais aussi mes joies Neocor.

Longue fut notre promenade, long fut mes discours et le rappel de toute ma vie. Je confessais simplement mes fautes sans chercher à me donner des excuses ou à trouver des raisons.

La neige tombait, et avait recouvert d’un fin manteau blanc le sol, les arbres, les toitures.


Je terminais ma confession.

Voilà Monseigneur, voilà ma vie, croyez vous que Dieu m’accordera le soleil ?

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Message par neocor Mar 13 Oct - 11:39

Leurs pas laissaient trace dans la neige maintenant... Ils marchaient lentement, laissant du temps à l'archevêque pour peser chacun des mots que son ami Louis lui livrait...

Image surprenante de ce jeune homme cheminant aux côtés d'un vieillard ruiné par les ans, et pourtant, selon la volonté du Très Haut, la loi de la nature n'était pas respectée... Le vieillard vivrait, le jeune Duc, avec une lucidité et un courage impressionnant connaissait ses derniers instants, probablement.

Iasvana et Ywenieth avaient donné le meilleur de leur savoir pour attenuer si celà se pouvait les souffrances de Louis1er.

Neocor retrouvait dans les paroles de son Ami, tout ce que celui-ci lui avait déjà confié... Mais il écoutait, recueilli, le récit de cette vie qui, comme toute autre, n'était pas seulement celle d'un choix personnel mais bien en butte aux aléas de l'existence... Le Pardon de ses pêchés, il avait eu à maintes fois l'occasion de le Lui donner... Louis voulait l'entendre encore !


Voilà Monseigneur, voilà ma vie, croyez vous que Dieu m’accordera le soleil ?.

Neocor pose la main sur le bras de Louis, l'arrête dans son cheminement, puis, sans tarder l'entoure de ses bras décharnés, les manches recouvertes de neige...

Mon Fils, mon Enfant... Les voies du Très Haut sont diffcilement accessibles aux pauvres humains que nous sommes ! Cependant, saches qu'il y a longtemps que par mes prières j'ai intercédé en ta faveur auprès de Lui... J'ai la certitude que celà était inutile... Le Paradis Solaire t'est assuré, crois moi...

Neocor ne le lâche que d'une main. De l'autre il saisit dans sa bure la fiole de Saint Chrême dont il ôte le bouchon de liège.. Face à Louis maintenant il trace sur son front le signe de la Croix, le même que celui qu'il reçut le jour de son Baptême aristotélicien

Mon Fils, je te bénis, au nom des Saints Apôtres, au nom d'Aristote et Christos et au nom de notre Eglise aristotélicienne... Tu pourras te présenter devant le Très Haut avec une âme pure, et les dernieres semaines confirment bien que tu es un Pur !

Neocor retire son visage de quelques centimêtres, regarde Louis avec un sourire encourageant... Mais les yeux du vieil homme sont emplis de larmes...

Louis, te voilà rassuré, je l'espère... Mais tu as du temps encore à vivre parmi nous...

Et Neocor le serre à nouveau dans ses bras... La neige continue de tomber, plus drue...
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Message par Louis1er Mar 13 Oct - 11:59

Mes chers amis, quand je mourrai
Plantez un saule au cimetière
J'aime son feuillage éploré
La pâleur m'en est douce et chère
Et son ombre sera légère
A la terre où je dormirai


Alfred de Musset


Je me laissais faire non sans émotions également. Ma vu était trouble surement les larmes me dis-je.


Je te remercie Neocor, tu fus jadis comme un père pour moi lorsque tu me pris sous ton aile et m’appris les saintes écritures.

Tu fus toujours là pour m’écouter, et me donner de ton temps. Je voulais te dire, que je te pardonnes de m’avoir chassé de la citadelle Franche. Tu avais bien raison et je sais aujourd’hui que tu l’as fait pour mon bien. Pour que je puisse réfléchir…

Neocor, j'aimerais que tu fasses mon enterrement avec Aurelien et Ecaterina s'ils le souhaites.



C’était à mon tour de lui donner une accolade…


Les larmes coulaient sur mon visage… Des larmes ? Des larmes rougeoyantes qui perlèrent doucement sur la neige. Ni moi, Ni Neocor ne les avions remarqué.


Viens voir mon ami, je dois te montrer quelques choses.


Je partais devant lui, la joie sur le visage. Nous passions sous une arche de lierres, c’est à ce moment la que je perdis l’équilibre. Je tombais la tête la première sur le sol. Me soulevant quelques instants, je vis le sol rouge de sang. En cet instant je compris. Je n’avais pas peur de ceux qu’il allait arriver. Non j’y étais préparer.

La neige s’arrêta de tomber. Un rayon de lumière perça les nuages. La fin de la journée serait magnifique.

Le liquide de vie continuais de sortir par mes oreilles. Je perdais peu à peu toute notion de la réalité. Je regardais le faucon d’Anabase tourner en rond loin dans le ciel. Neocor s’approchait doucement de moi. Je prit le cor de Thorin qui ne me quittait que rarement. J’inspirais profondément et le fit sonner une dernière fois dans une longue complainte.



Neocor, tu diras à Melisende, à Adrien et à celui ou celle qui arrive que je les aimes, tu leurs diras….


Je ne bougeais plus mes lèvres, peu à peu je prenais de l’altitude. Je voyais mon corps, le rouge et le blanc, Neocor à mes côtés me tenant la main. Tout était désormais terminé et je m’en allais face à mon jugement.

Jamais neocor ne verrait à mes côtés la rose des montagnes qui venait de fleurir au milieu du jardin, magnifique et belle telle une reine vétu de pourpre sous un manteau d'argent.


Dernière édition par Louis1er le Mar 13 Oct - 12:36, édité 1 fois

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Message par Iasvana Mar 13 Oct - 12:35

Le petit déjeuner avait été prit. La journée commençait bien, pour Iasvana. Elle prépara les potions du jour pour Louis. Elle les fit un peu plus fortes que la veille : ce qu'elle faisait chaque matin depuis deux semaines.
Elle confia sa fille à une cuisinière qui s'ennuyait à éplucher des carottes.

Puis, se doutant que le Duc aurait quitté ses appartement, elle prit la direction de l'extérieur, dans l'espoir de lui faire avaler des mixtures originales. Il y a quelques jours, elle l'avait trouvé assis seul, à méditer, dehors.
La fraicheur régnant à l'extérieur la troubla. Etait-il déjà si tard dans l'année ? Par bleu, c'était passé si vite... Elle se frotta les bras et avança au gré de ses envies dans Biella. Le hasard la mènerait peut estre à Louis...
Passant près des écuries, elle entendit les chevaux piaffer. C'était étonnant, ils était si calme habituellement, la palefrenière sachant les soigner à merveille.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas estre entrée dans les jardins de Bielle. Mais tout à coup, elle s'arresta : le son d'un cor venait de retentir. Un cor ? Pourquoi sonnait-on le cor ?
Ses jambes étaient immobiles. Son regard s'éleva vers le ciel, blanc, annonceur de neige. Sa main se mit à trembler. Le froid, sans doute... Le froid...
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Message par Lisyane Mar 13 Oct - 14:52

[ Quelque part sur les terres...]

Elle ne sais pas ou elle est, elle contemple les flocons qui tombent, ce fin manteau blanc comme un pied de nez aux jours sombres qui les enveloppe. Elle n'a pas dormi de la nuit, mais elle est plus réveillée que jamais.
L'urgence du temps qui s'achève remplis ces instants d'intensité. Elle en a le tournis, comme si elle était ivre, soulée par la conscience aiguë d'être en vie.
Les minutes se défont comme les flocons de neige, entre ses mains, dans ce petit matin, il lui semble sentir le souffle, agité et amoncelé de tout ses morts, tout ceux d'avant et que personne ne se souvient.
Elle réfléchis et songe, ultimes pensées vers le Très Haut, prière pour celui qui se meurt.
Le cor résonne, elle ramasse ses genoux sous ses bras, elle sourit, parce qu'il est libéré, pas de larmes non, parce qu'elle ne peux pas croire qu'on vient au monde pour être malheureux, le bonheur, la paix et la sérénité il va les retrouver.
Le vent souffle dur et froid et emmène certainement l'âme de son ami vers l'autre rivage.
Elle frissonne.
Il est partit.




… J'ai sondé d'un regard leur poussière bénie,
Et j'ai compris
Que leur âme a laissé comme un souffle de vie
Dans ces débris.
Que, dans ce sable humain qui dans nos mains mortelles
Pèse si peu,
Germent pour le grand jour les formes immortelles
De presque un Dieu !

Lieux sacrés où l'amour pour les seuls biens de l'âme
Sut tant souffrir,
En vous interrogeant, j'ai senti que sa flamme
Ne peut mourir.
Qu'à chaque être d'un jour qui mourut pour défendre
La vérité
L'Etre éternel et vrai, pour prix du temps, doit rendre
L'Eternité.

C'est là qu'à chaque pas on croit voire apparaître
Un trône d'or…
Et qu'en foulant aux pieds des tombeaux, je crus être
Sur le Thabor.
Descendez, descendez au fond des catacombes,
Au plus bas lieux.
Descendez, le cœur monte, et, du haut de ces tombes,
On voit les cieux !


Abbé Gerbet
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Message par pygaer Mar 13 Oct - 15:47

Pygaer qui se dirigeait un peu n'importe où dans Bielle, errait sans but, l'âme en peine. Il passait à côté des gens qui, eux aussi, semblaient en proie à la tristesse. Le regard fuyant, le pas rapide, le front baissé, chacun semblait s'occuper de ses propres affaires. Les gens, d'habitude si gai, si cordiaux, semblaient attendre l'inéluctable

En soupirant, Pygaer souleva la tête... Devant lui, une silhouette marchait elle aussi d'un pas rapide. Une magnifique chevelure d'une couleur indéfinissable surplombait un énorme mantel qui semblait être la proie du vilain vent qui soufflait. La propriétaire du vêtement avait manifestement moults difficultés à le refermer


Souriant doucement, il pressa le pas et rattrappa rapidement la personne. Il posa sa main sur son épaule

Bonjour Ana, comment vas tu? Alors, tu veux attrapper les fièvres aussi? Ne trouves-tu pas qu'il fait assez froid? Il faut te couvrir voyons ma grande

D'un geste habituel, il resserra doucement les liens du mantel, soulevant le col. Il retira machinalement les mèches de cheveux de son visage..

"Là, voilà, c'est nettement mieux.... Marchons veux-tu, j'ai besoin de parler un peu"

Pygaer lui tendit la main, puis lui donna le bras. Ensemble, ils se dirigèrent vers le centre de la ville

"Ana, je voulais te dire... que tu seras toujours pour moi une personne à part. Je n'ai pas à t'en vouloir de ce qui s'est passé entre nous.. La période que nous avons vécu ensemble a été une période magnifique.. Malheureusement, nos destins devaient se séparer, je suppose. Tu recherchais la liberté, l'indépendance et moi je te promettais un autre "carcan", celui du mariage... Je comprends fort bien... n'aie crainte. Tu sais je...

Ana ne saurait jamais ce que Pygaer aurait voulu lui dire car à ce moment, ses paroles furent recouvertent par le son d'un cor. Un son plaintif, glaçant le sang dans les veines, annonciateur d'un grand malheur...

Pygaer regarda Ana droit dans les yeux. Il y découvrit ce qu'il n'osait s'admettre. Elle aussi avait compris la signification de cet appel

Louis, ce cher Louis1er était parti définitivement. Jamais plus il ne rirait avec eux, jamais plus il ne chevaucherait avec eux le long des chemins et des routes, jamais plus il ne passerait des nuits avec eux autour d'un faible feu de camp, racontant des histoires à dormir debout certes mais combien passionnantes... Jamais plus, Pygaer ne sentirait sa main sur son épaule, le rappelant gentiment à l'ordre ou en simple geste amical

Rares étaient les moments ou il se laissait submerger par ses sentiments... Il prit les mains d'Ana entre les siennes..

"C'est fini, Ana, Louis n'est plus, Louis est mort... Deux larmes perlèrent sur ses joues, bien vite effacées par le vent capricieux. Ils restèrent là à se regarder, ne sachant que faire...
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Message par Elva. Mar 13 Oct - 17:30

La mort du poète


Le poète est mort, de l’honneur esclave ;
Diffamé par l’opinion, il emporte
Au coeur ce plomb... et sa soif de revanche
Ayant incliné son front orgueilleux.
Oui, l’âme du poète a succombé
À l’infamie de mesquines offenses ;
Il s’était dressé contre l’opinion,
Tout seul, comme toujours... il fut vaincu,
Vaincu !... À quoi bon dès lors les sanglots,
L’inutile choeur des éloges vides,
Les balbutiements qui réhabilitent ?
Du sort la sentence a trouvé son heure !
Ne fûtes-vous pas toujours les premiers
À bafouer ses dons hardis et libres,
N’attisiez-vous pas, pour vous en distraire,
L’intime incendie qu’il cachait si mal ?
Alors ? Réjouissez-vous... Il n’a point pu
Porter le fardeau des derniers outrages,
Étonnant génie, flambeau qui s’éteint,
Superbe couronne à présent flétrie.
Le meurtrier lui a, plein de sang-froid,
Porté un coup qui ne pardonne point :
Son coeur est vide et bat d’un rythme égal :
La main qui tient le pistolet est ferme.
Comment s’étonner ?... D’un pays lointain
Il vient, pareil à tant de fugitifs,
Dans sa chasse au bonheur, aux dignités,
Jeté chez nous par le vouloir du sort.
Effrontément méprisant, il se moque
De notre langue ainsi que de nos moeurs ;
Comment épargnerait-il donc nos gloires,
Et saurait-il, en cet instant sanglant,
Sur quoi il vient d’oser lever la main ?

Le poète est mort, le tombeau l’a pris,
Pareil à cet aède inconnu mais aimable1
Proie de la sourde jalousie,
Qu’il célèbre avec tant de merveilleuse force,
Et frappé comme lui d’une main sans pitié.
Quittant paisibles joies et sincère amitié,
Pourquoi donc entra-t-il en un monde d’envie
Où tout pèse au coeur libre, aux passions de flamme ?
Pourquoi tendre sa main aux vils calomniateurs,
Pourquoi prêter sa foi aux serments insincères,
Lui qui si jeune encore avait connu les hommes !
Ayant pris sa couronne, ils ceignirent ses tempes
De lauriers entrelacés d’épines ;
Mais cruellement leurs aiguilles
Blessaient en secret son front noble...
Par de grossiers railleurs ses ultimes instants
Furent empoisonnés d’allusions perfides,
Puis il mourut sur sa vaine soif de revanche,
Dans le dépit secret de ses espoirs trahis...
L’accent de ses chants magiques s’est tu,
Et plus jamais il ne retentira :
Du chanteur l’asile est étroit, austère,
Un sceau pour toujours vint clore ses lèvres !

Et vous, descendants insolents de pères
Que l’infamie notoire a rendus trop célèbres,
Vous dont le pied servile a foulé les vestiges
Des familles blessées par le jeu du Destin,
Vous, les ambitieux, en foule autour du trône,
Les bourreaux du génie, et de la liberté !
Vous vous cachez dans l’ombre de la loi,
Devant vous, tribunaux et vérité se taisent.
Oui, mais le Tribunal divin, ô dépravés,
Le Juge redoutable, il vous attend,
Il est inaccessible au son de l’or,
À l’avance il connaît les pensées et les causes.
Alors vous pourrez bien user de calomnie :
Cela ne vous sera d’aucun secours.
Vous ne laverez point de tout votre sang noir
Tout le juste sang du Poète.




(Mikhaïl Yourievitch LERMONTOV, 1837.)


(Recueilli dans Anthologie de la poésie russe,
choix, traduction et commentaires de Jacques David,
Stock, 1947.)



Un frisson réveilla Elva le soir, le froid avait fait place à une certaine chaleur.
Cela lui rappela une journée il y à peu lorsque sa mère rendit l'âme.Sortant à peine de la mort de son mari, elle portait le noir.

Du regard elle fit le tour de la pièce,elle croyait que le feu c'était éteint, mais non. Un déjeuné était posé à ses côtés par la seule personne qu'elle avait amené au manoir avec elle, la nounou de ses enfants. Elle se rappela soudainement l'accouchement avec un sourire...Louis...

Louis, serait-ce vous qui vous éteignez cette fois. Elle se leva d'un bon, enfila rapidement un surcot et des chausses pour descendre les escaliers en vitesse. Seule, oui, la nounou avait du sortir avec les jumeaux la laissant à un sommeil reposant.

Elle sorti dans la neige en courant, elle allait se rendre au château Pygaer la suivant dans ses mouvements (Pygaer le Chat...pas le sieur). Essayant d'attraper un flocon au passage, comme tout chat essai de s'amuser.


-Pygaer, je n'ai pas de temps à perdre, sois-tu suis, sois-tu cours la neige...

Puis le son du cor, retentit en ses oreilles, bien plus que la journée de la mort de sa mère, bien plus que celle de la mort de son mari. Son sang se figea soudainement et son coeur cessa de battre un instant.

Elle qui était si forte ses derniers jours ne se permettant en rien de pleurer, ni son mari, ni les autres parti...Elle tomba à genoux s'en était trop, la force n'était plus de se relever. Ses larmes chaudes coulèrent sur son visage froid, encore une fois, la mort avait gagné. Son chat vint se loger à ses côtés, ne demandant, ni caresse, ni attention. Comme s'il comprenait l'instant, il vint lécher ses larmes en ronronnant doucement.

Il vint ensuite se loger sur le ventre d'Elva, afin de tenir une petite chaleur.
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Message par Chartres Mar 13 Oct - 18:20

Le cor...le son du cor...les chevaux cette fois, se tinrent cois, allez savoir pourquoi...Chartres se figea et comme les chevaux ne souffla mot...dans l'attente ! Elle n'avait jamais entendu ce son là...mais elle sut aussitôt ce qu'il annonça, lugubre...Louis n'était plus ! Et elle pleura son bienfaiteur...
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Message par Anabase Mar 13 Oct - 18:42

Croiser Pygaer (le sieur ... pas le chat ) apporta grand réconfort. Elle sourit devant la tendresse que Pygaer continuait à lui prodiguer et le laissa remettre un peu d'ordre dans sa vêture et dans sa chevelure.
Oui, marchons, je ne peux pas rester à l'intérieur, j'ai le sentiment d'étouffer aujourd'hui... et puis quelle chance, nous avons les premiers flocons.
Elle s'appuya avec légèreté contre le bras réconfortant de Pygaer et fit semblant de ne pas entendre le mot mariage.
Mais le cor coupa la parole , coupa la quiétude. Sans parler, ils se regardèrent, ce cor, ils le connaissaient bien: Louis.

Ana secoua la tête, elle ne voulait pas entendre les propos de Pygaer. Non, ce n'était pas possible ! Elle se dégagea de ses mains.

Viens, allons voir, il nous demande sans doute de l'aide !
Viens courrons, cela venait d'en haut, des jardins je pense.


Elle releva sa houpellande au dessus des genoux et prit son élan. Le mantel s'ouvrit largement et flotta comme un grand drapeau noir derrière elle.
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Message par neocor Mar 13 Oct - 19:48

Louis était parti d'un pas rapide, soudainement... Neocor, remontant le bas de sa bure le suivait maintenant de loin, essoufflé... Des tâches de sang, par terre... Il avait dû se blesser... Enfin il arriva auprès de Lui qui était maintenant couché à terre et insistait pour se munir du Cor qu'il portait... Neocor lui donnait la main alors qu'il sonnait, de tout son souffle... La tâche rouge de son sang s'agrandissait puis disparaissait dans la neige, n'en laissant voir que la couleur... Et Louis lui parla...

Neocor, tu diras à Melisende, à Adrien et à celui ou celle qui arrive que je les aimes, tu leurs diras….

Louis ! Oui je leur dirai combien tu les a aimés... Louis !

Il était retombé, son visage posé sur la neige, son regard était plein de joie... Le Prêtre posa sa tête contre sa poitrine, là où était son coeur... Rien... Il s'assit à côté de son ami, lui prit la main, scandant de douces pulsations ses prières... Du monde allait arriver, c'était certain après le son du Cor. L'archevêque, terriblement ému songeait aux dernières paroles de Louis... Organiser son enterrement avec Mgr Aurelien et SE Ecaterina... Il eût un doute, car celle-ci était malade et alitée...

Et puis, il convenait de faire constater la mort par Iasvana... Et ce qui lui serait le plus terrible, parler à Melisende, Adrien et à cette petite âme qui poussait dans le ventre de Melisende... Neocor subitement parla, encore, à Louis...


Louis, je vais les aider dans cette terrible épreuve... Du moins j'y mettrai tout mon coeur et mes prières...

Du bruit... L'on venait...
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Message par pygaer Mar 13 Oct - 20:11

Viens, allons voir, il nous demande sans doute de l'aide ! Viens courrons, cela venait d'en haut, des jardins je pense.

Courant derrière elle, Pygaer savait par expérience que son souhait serait vain. Ce cor, cette manière de sonner, Pygaer ne la connaissait que trop bien pour l'avoir entendue de nombreuses fois, soit sur les champs de bataille, soit au départ du beffroi. Elle annonçait toujours la même chose: le décès d'une sommité, du maîstre de maison.. Le mantel largement ouvert ressemblait aux ailes des noirs corbeaux qui ne manqueraient pas bientôt d'investir le toit du beffroi. Pygaer frissonna malgré la course et chassa ses idées noires

"Ma pauvre Ana, je suis triste pour louis mais je suis triste pour toi également", pensa-t'il, "il comptait énormément pour moi mais comptait encore plus pour toi, je le sais. Le voila parti, te laissant seule et désemparée"

Ils arrivèrent en courant aux jardins de Bielle où une foule commençait doucement à s'amasser. Passant parmi les présents, ils arrivèrent enfin près de Néocor qui se trouvait près de Louis, lui tenant la main.
Pygaer eut du mal à se contenir: la vision de Louis, couché sur le dos, les yeux grands ouverts contemplant le ciel au dessus de lui. La neige tombait drue, recouvrant les tâches de sang, rosissant à leur contact, jetant lentement mais surêment un blanc linceul sur Louis dont l'esprit venait de quitter le corps charnel et montait maintenant vers son Créateur...
Pygaer regarda vers le ciel et esquissa un pauvre sourire


"Adieu Louis, tu vas nous manquer... tu vas me manquer..." Il prit Anabase par les épaules et resta près d'elle, priant pour l'âme de Louis
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Message par Aelis Mar 13 Oct - 20:41

C'est ainsi qu'il mourut, si c'était là mourir ! (Alphonse de Lamartine)

Elles étaient enfin arrivées à Bielle, mais tandis que Cerrione s'éveillait encore gaiment quand elles étaient parties quelques instants plus tost, tout ici semblé comme figé dans une chape de plomb. Nulle mégère ne criait après ses enfants, nul forgeron tapait sur des lames rougies à grand bruit, nul mendiant n'appelait à la charité... Tout n'était que silence pesant. La neige avait commencé à tomber, mais ne formait sur les routes qu'une boue marronastre. Louise ne riait plus, ni mesme n'ouvrait la bouche.

Sans bruit, elles descendirent de cheval, qui fut emporté par un palefrenier qui ne pipa mot. La petite fille glissa sa main dans celle de sa mère, qui ne pouvait s'empescher de frissonner. Oppressée par la lourde atmosphère, elle dirigea leurs pas vers les jardins, mais en un point opposé à là où se trouvaient Louis et Monseigneur Neocor cependant, puisqu'elles ne les virent guère. Mais Aélis ne trouva pas icelieu la paix qu'elle venait y chercher. Nul bruissement du feuillage des arbres, nul bruit sourd de la neige qui tombe. La seule chose qui se faisait entendre était le souffle du vent, un vent d'hiver déjà, glacial, angoissant.

Louise s'accrochait toujours à sa main. Elle serrait la main d'Aélis dans la sienne, et marchait, le regard droit devant elle, avec la magnifique gravité que peut avoir une enfant de quatre ans qui a déjà connu l'expérience de la mort, et s'appreste à en subir le douloureux renouvellement.

Puis soudain, le son d'un cor s'éleva, nu dans le silence, résonnant à des lieues à la ronde. Aélis s'arresta, se crispa. Le visage plus blanc que la neige qui tombait autour d'elle. Elle savait.

Et toujours sans rien dire, Louise colla sa joue contre la main glacée d'Aélis. Tout simplement.
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Message par Anabase Mer 14 Oct - 1:07

Ils déboulèrent rapidement dans les jardins et ce qui les attendaient les arrêtèrent un insant. Louis à terre.

La main sur la bouche pour ne pas laisser le temps à l'Effroi de sortir et de prendre son essor, Anabase sentit ses jambes flageoller. Ce qu'ils voyaient ne prêtait pas à confusion. Les taches de sang mélées aux prières.

Anabase sentit les mains de Pygaer sur ses épaules, ses doigts se posérent dessus un instant, et elle continua à avancer.
Un genou à terre, elle prit la main de Louis qui trainait au sol, elle était tiède mais d'une moellesse qui troubla. Elle regarda l'homme prier, et lui demanda


Il faudrait l'emmener à l'intérieur, dans son lit ... ne pensez vous pas ? je vais chercher Iasvana, elle fera quelquechose, j'en suis sure !


Dernière édition par Anabase le Jeu 15 Oct - 18:09, édité 1 fois
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Message par Arthur Mer 14 Oct - 1:14

Après les gouttes de pluie

Qui s’en vont cogner sur mes joues rouges
Moi aussi je pleure
Quand je vois les longs
Chemins de mes mains ouvertes

Et on a perdu le paradis sur terre
A trop piétiner les fleurs colorées
J’ai vu tant de tristesse
Sur les parterres abîmés

On crèvera tous un jour
Avec ou sans culotte
Le masque tombera
Dans le plus grand des silences
Et au revoir les rires et les joies terrestres

On s’en ira tous un jour vers des horizons sans nom
Repères des oiseaux aux ailes légères
J’ai enfoui l’autre année morte
Plus tard dans un autre rêve à peine exaucé

Plutôt partir sans laisser de trace
Un simple trait
Un point final,

Dans l’univers infini
J’ai dessiné le regard imagé
D’une figure aux yeux délavés

C’est pour ainsi dire la fin
D’un misérable coup de théâtre
Et le rideau est tombé
Sur le comédien au maquillage défait

Nous irons demain voir
Les champs écarlates
Et la montagne de nos soucis
Un peu de terre ici bas
Un peu de poussière d’étoile
Sur tes joues rebondies

Plutôt surgit entre deux actes
Quand le souffleur a éteint tous les mots
Sur le papier
Déjà consumé
Il va de soi que le livre s’enflamme
Livre ouvert sur nos pensées vagabondes
Un rien de désuet
Quand je te vois
Pâlir devant tant de cruautés
Qui se tassent dans nos vies ridicules

Et le silence s’installe
Tout au long des chemins tortueux
Et le silence balaye
Les longs discours acariâtres
Intarissables

Poème de François Duval

Après les gouttes de pluie

Arthur n'avait pas pu dormir, comment l'aurait-il pu d'ailleurs? Comment aurait-il pu trouver la sérénité alors que tout allait de mal en pis? Comment trouver la paix quand un être cher allait périr, sans qu'on ne puisse rien y changer? alors il était resté debout, assis à son bureau, enfoncé dans son imposant siège, écrivant des lettres, compulsant des dossiers , triant des documents, sans entrain aucun. Le feu crépitait dans la cheminée, ce bruit il l'aimait, il le trouvait tellement reposant, presque autant que celui de l'eau s'écoulant sur un rocher... Le jeune garçon soupira et alla vers la fenêtre... La neige commençait à régner sur le domaine de Bielle, laissant de belle trainées blanche un peu de partout. Dieu que c'était beau... Au moins Louis ne partirait pas sans avoir vu une dernière fois ce spectacle... Soudain un cor retentit, le tirant de sa rêverie.

Un cor? Mais qu'était-ce donc??? Une attaque?? Non... Ce son... Il le connaissait bien, pour l'avoir entendu des dizaines de fois. C'était celui majestueux du cor de Louis, de son cher frère. Dès lors il sut que quelque chose de terrible était en train de se passer, que plus jamais il ne verrait son frère, son Louis, qu'il avait tant chéri... Immédiatement il sortit en courant, prenant juste le temps d'enfiler ses bottes blanches et de passer sa lourde cape de fourrure, immaculée également.

Il courut, il courut aussi vite que ses jambes pouvaient le porter... Il arriva juste pour voir Louis allongé et Neocor à ses côtés. Son sentiments était donc juste, son frère était sans doute parti... D'un pas lent, plein de tristesse le Président de la CAI se rapprocha lentement puis contempla le visage paisible de son frère avant de dire, d'une voix qui se voulait la plus neutre possible, afin de cacher la peine qui était la sienne et d'être digne de la fonction qu'il occupait:


Monseigneur... Louis s'en est-il réellement aller? Pourrons-nous le revoir vous croyez? Est... Est-il parti en paix mon père?

Le juge regarda l'Archevêque dans les yeux...
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Message par pygaer Mer 14 Oct - 1:50

Il faudrait l'emmener à l'intérieur, dans son lit ... ne pensez vous pas ? je vais chercher Iasvana, elle fera quelquechose, j'en suis sure !

Le ton d'Anabase était suppliant, sa tristesse était visible.. Pour toute réponse, Pygaer lui lâcha les épaules et se dirigea vers le corps de Louis. Il se plaça sur le coté, plia un genou et passa un bras sous les épaules de Louis. Il plaça son autre bras sous ses jambes à hauteur des genoux et souleva le défunt sans trop d'efforts, ce qui l'étonna

"Par Aristote, qu'il est léger!! se dit-il "aussi léger qu'un enfant... Ce n'est pas possible!! Lui qui semblait si fort, si puissant quand il était en vie, il est à peine plus lourd qu'un enfant...".

Puis il se rappela que Louis n'avait que 17 ans à peine. Il le souleva donc sans peine, assura doucement sa prise sur le corps sans vie et se mit en marche, suivi d'Anabase, d'Arthur et de Messire Néocor. La neige tombante rendait l'entreprise un peu plus difficile, mais pour rien au monde Pygaer aurait voulu que quelqu'un l'aide. Il estimait de son devoir de ramener la dépouille de Louis chez lui, à Bielle, de le déposer sur son lit, d'aider à le préparer pour l'enterrement, de veiller sur son corps pendant 3 jours et 3 nuits et plus longtemps s'il le fallait.

Pendant qu'il marchait avec précaution, les gens de Bielle laissèrent passer le cortège funèbre, d'aucuns se signant, d'autres pleurant à chaudes larmes. Pygaer prit la peine de prendre le chemin le plus long pour rentrer au château, passant au travers d'une population de plus en plus compacte, massive, triste, silencieuse..permettant ainsi à la plus grande partie de la population de dire au revoir à leur Duc.

Le silence... voila ce qui était le plus terrifiant.. Mêmes les oiseaux s'étaient tus, même le vent avait cessé de mugir.. Partout un silence de circonstances.

Enfin le petit cortège arriva au batiment principal; aperçevant Eloêdyn, Pygaer le pria de constituer une garde d'honneur composée des membres les plus anciens de la garde. Il se tourna vers Anabase et la regarda, une question muette dans le regard. Elle acquiesca sans un mot. Ils n'avaient pas besoin de se parler, un regard suffisait et Pygaer était certain qu'elle assumerait ses gardes comme lui. Il arriva à la chambre de Louis; on lui ouvrit la porte et il déposa doucement, lentement le corps de Louis sur le lit. Il le fit avec toute la douceur dont il était capable, retirant quelques mèches du visage, rectifiant la tenue vestimentaire, joignant les mains du défunt à hauteur de sa poitrine.. Il recula ensuite de quelques pas. Toujours à reculons, il arriva à la porte. S'adressant à Dincan qui semblait prier, un genou en terre, devant la porte, il lui mit une main sur l'épaule et lui murmura:


"Faites appeler Dame Iasvana, qu'elle vienne constater que notre Duc bien aimé est parti rejoindre son Créateur. Faites également prévenir Dame Melisende du décès de son époux. Enfin faites prévenir Messire Eddo du décès...Dès que cela est fait, j'aimerais que vous reveniez ici et que vous assurriez la première garde avec moi et Anabase"

Une fois ses ordres donnés, Pygaer retourna près du corps, sortit son épée du fourreau, posa la pointe sur le sol. Il croisa les mains sur le pommeau et regarda droit devant lui, le corps fixe. Sans bouger, il entendit Ana adopter la même position...
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